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Texte :

L’innocence animale, la beauté des femmes.
La certitude de la mort… Tout ce qui fait de
la vie humaine autre chose qu’un week-end
en enfer est rassemblé dans les musées. La
Kunstballe de Hambourg résume en deux
ou trois salles tout l’évangile de l’art. Nul
mieux que Meister Bertram n’a su montrer
la jubilation des bêtes à la seconde où le
Créateur les arrache au néant "C’est ça le
monde ? Qu’est-ce qu’on va s’amuser !". Et
sous le vertueux prétexte de représenter
"la Vanité et la Mort", Barthélémy Beham
peint en vérité le triomphe de la beauté.
Comme Hans Baldung Grien au musée de
Bâle, il ose montrer "l’approbation de la
vie jusque dans la mort". Ces surréalistes
du XIVe siècle n’ont jamais été égalés, et
surtout pas par les surréalistes (pauvre
Dali…). Les curés de l’époque ont cru
voir dans ces chairs somptueuses leur
propre détestation de la chair. Bien fait.